mouvement sans terre

21 avr. 2016


Mobilisation des juristes brésiliens contre le coup d'état !





CONTEXTUALISATION

La Présidente Dilma Roussef a été la cible d’attaques systématiques provenant de l’opposition politique, des grands médias e des secteurs conservateurs de la société, depuis l’annonce officielle de sa victoire au second tour des élections de 2014. 

Dans un premier temps, avant même que la Présidente ne soit investie de ses fonctions, l’opposition a initié une campagne destinée à répandre le doute quant à la confiance sur le dépouillement des votes et sur la régularité du système informatique électoral. Par un acte inédit depuis l’implantation du vote électronique (1996), la Tribunal Suprême Électoral a autorisé un audit à la demande du candidat vaincu, en l’absence de tout indice de fraude. Bien que cette première tentative de déstabilisation du gouvernement se soit soldée par un échec, le candidat de l’opposition, insatisfait de ce résultat, a appelé la population brésilienne à sortir dans les rues et a demander la démission de la Présidente, accusée d’avoir abusé des finances publiques afin de remporter les élections. 

Les principaux mouvements organisateurs des protestations, auto intitulés de “sans-partis et spontanés”, d’orientation politique conservatrice et financés par de grandes entreprises brésiliennes et étrangères défenseurs du libre marché, veulent l’impeachment. 

Au début de l’année 2015, la coalition du candidat vaincu a demandé à la Justice Électorale de statuer sur la régularité des mandats de la Présidente et du Vice Président., alléguant un abus de pouvoir politique, économique durant la campagne (à la fin de l’année 2015, cette action fut déclarée recevable par le Tribunal et n’a pas encore été jugé). Au cours de l’année 2015, les attaques de l’opposition se sont intensifiées. Et c’est à ce moment que la Petrobras se trouve être la cible de la plus grande opération anticorruption jamais réalisée dans le pays – ce qui a justement été rendu possible en raison des mesures d’inspection et de transparence approuvées tout au long des années de gouvernement du Parti des Travailleurs. 

Les grands médias privés promeuvent les actions du juge Sérgio Moro – chargé des procès instaurés à partir des investigations policières – comme un spectacle de masses. Tout ceci se traduit par une couverture médiatique systématique et partial des faits, renforcées par des commentaires dépréciatifs quant au gouvernement et stigmatisant quant à ses soutiens. Les grands groupes de communication s’évertuent clairement à déconstruire l’un des camps de la dispute politique et à renforcer l’autre, fomentant l’idée que le Parti des Travailleurs est responsable de la corruption structurelle du Brésil.Ils réduisent la dimension des manifestations populaires en faveur du gouvernement et occultent les nuances et les complexités du moment politique, en s’associant aux protagonistes de la campagne “Dehors Dilma!”. 

Déjà en 2015, le Président de la Chambre des Députés, Eduardo Cunha, qui est l’objet d’investigations pour son implication dans les affaires de corruption de la Petrobras et mis en cause pénalement pour avoir reçu des pots de vin sur un compte bancaire suisse a reçu la demande d’impeachment fondée sur 
1) les “pédalages fiscales” (2015), présentées comme des opérations de crédit entre la Fédération Brésilienne et des banques publiques (Banco do Brasil, Caixa Econômica Federal e BNDES- Banque Nationale pour le Développement Économique et Social) et 
2) l’édiction de six décrets non énumérés responsables de l’ouverture de crédits supplémentaires, sans autorisation législative. 
Aucune de ces deux actions pourtant ne répond à l’exigence constitutionnelle d’offense à la Loi de Finances et ainsi constituer un crime de responsabilité, qui serait la seule et unique pour laquelle l’ordre juridique brésilien autorise le procès d’impeachment. 

Eduardo Cunha, encore non suspendu par la Commission d’Éthique de la Chambre des Députés, exerce en toute impunité ses fonctions de Président de la Chambre. Dans ces circonstances, et avec l’appui de l’opposition vaincue par les urnes en 2014, il s’apprête à conduire la première et plus importante phase du procès d’impeachment. Par ailleurs, sujette à perdre son mandat, sans quelque indice, investigation ou accusation de fraude fiscal ou de dissimulation d’informations sur ses biens et son patrimoine, la Présidente Dima Roussef, qui n’a pas de compte bancaire à l’étranger, dont le nom ne figure sur aucune liste de politiciens impliques dans des affaires de corruption. qui n’apparaît sur aucune opération de repentance pour avoir reçu ou offert des pots de vin, et qui ne figure pas comme accusée ou mise en cause dans des investigations policières ou criminelles. D’un côté, le principe de présomption d’innocence, de l’autre, la présomption de faute comme règle politique du moment. 

La Commission Spéciale du procès d’impeachment de la Chambre des Députés est composée majoritairement de d’hommes politiques qui ont notoirement reçu des donations de campagne électorale de la part d’entreprises investiguées dans les détournements de la Petrobras. Les membres de cette Commission sont des députés également investigués par cette même opération policière. 

Le Brésil vit un moment particulier de grande appréhension e de souffrance. La rue et les réseaux sociaux distillent la haine contre ceux qui appellent à la défense de la Démocratie ou du Droit. Les citoyens de base ainsi que des personnalités publiques qui ne participent pas du “faux consensus” produit par l’opposition, deviennent la cible d’attaques personnelles stimulées par les médias conservateurs et dominants, clairement intéressés par l’inversion du résultat électoral produit par les urnes. 

La Présidente Dilma est offensée, tout particulièrement dans sa condition de femme, par des insultes machistes et des plaisanteries misogynes. Les politiciens alliés, en raison d’intérêts personnels ou électoraux, s’éloignent de la majorité présidentielle. Depuis les élections, la propre gouvernance se trouve menacée, de nombreuses actions sont bloquées par le parlement, afin de fomenter la crise économique et sociale qui permet d’asseoir le discours du coup d’état. 

Le Droit, a été, pour de nombreux juristes ou agents du système judiciaire, utilisé comme un instrument politique d’inversion du résultat des urnes, en flagrant délit d’abandon des principes élémentaires défendus par les diverses instances judiciaires. Ce scénario rend hautement préoccupant la perspective d’une rupture de l’ordre démocratique et d’une violation de la souveraineté populaire au moyen d’abus de pouvoir. En d’autres mots, par l’exercice d’un pouvoir que ne se soumet pas au Droit. 

L’absence de fondement factuel valide quant à la motivation de l’impeachment, l’utilisation de jugements politiques vagues et imprécis, et le non respect du principe constitutionnel de légalité sont des instruments qui caractérisent ce qu’il peut convenir d’appeler un “coup d’état législatif”, un “coup d’état blanc”, ou un “coup d’état occulte” (la déposition de Fernando Lugo, Président du Paraguay, en 2012, bien que n’étant pas un cas isolé en Amérique Latine, est la typique illustration et application de ce jugement politique qui conduit à la déposition du Chef du Pouvoir Exécutif dans un système présidentiel : “mauvais bilan politique”). Pourtant, dans le régime présidentiel, le jugement sur le bilan politique du mandataire est le citoyen, au moyen du vote issu d’un suffrage régulier et direct et en aucun cas par le Législatif, sous peine de rupture de l’État Démocratique de Droit. 

NOUVELLE CAMPAGNE POUR LA LEGALITE : MANIFESTE DES JURISTES EN DEFENSE DE LA CONSTITUTION ET DE L’ETAT DE DROIT 

À Mme la Présidente de la République, à Mmes et MM. les Sénateurs et Sénatrices, à Mmes et MM les Députés Fédéraux, à Mmes et MM les Membres de la Cour Suprême Fédérale, au Peuple Brésilien. 

La Nouvelle Campagne pour la légalité : Manifeste des Juristes en Défense de la Constitution et de l’État de Droit. 

Nous, soussignés, juristes, avocates et avocats, professeures et professeurs de Droit du pays tout entier, entendons par le présent manifeste : 

1 – Affirmer l’État de Droit Démocratique et Constitutionnel, qui doit être soumis aux lois et se réaliser par la loi, qui ne peut admettre aucune violation de garanties fondamentales établies ainsi qu´aucune instauration d’un État d’exception par le truchement d’un procès d’impeachment sans fondement juridique. 
2 – Défendre l’impartialité de la Justice, qui doit pouvoir fonctionner selon les règles de la Constitution et de l’ordre juridique, refusant son fonctionnement sélectif ainsi que les persécutions politiques de quelque nature. 
3 – Défendre la répression de la corruption, qui doit être réaliser de manière éthique, républicaine et transparente, sans que cela ne conduise à quelque restriction ou infléchissement des droits des citoyens ou l’utilisation irresponsable de moyens de communication quant à l’établissement artificiel et impropre d’actes judiciaires. La lutte contre la corruption ne peut s’exercer à l’encontre des droits et garanties du citoyen. 
4 – Affirmer que nous luterons pour la préservation de la stabilité et du respect des institutions politiques, ce qui en ce moment de crise se révèle être une position prudente, afin d’assurer le respect de la volonté populaire, qui doit se manifester par les règles définies dans la Constitution, au moyen d’élections directes régulières et périodiques. 

Le Brésil travers actuellement une grave crise au cours de sa récente démocratie. Pendant les années de dictatures, nombre de citoyens ont souffert et se sont sacrifiés pour nous puissions aujourd’hui exercer pleinement nos droits. 

La corruption n’est pas un fait nouveau, elle demeure présente depuis trop longtemps et doit être fortement combattue. Mais afin d’éliminer la corruption nous ne pouvons pas, au risque de faire régresser la protection des droits du citoyen brésilien - comme ce fut le cas pendant la dictature militaire instaurée après le Coup d’État de 1964 –, permettre de relativiser la présomption d’innocence ou d’établir l’existence d’actes arbitraires comme les mandats d’amener coercitifs de simples témoins ou mis en cause, de détentions provisoires, sans base juridique légale afin d’obtenir des accords de réduction de peine pour repentance ou d’écoutes téléphoniques illégales qui violent les prérogatives des avocats et jusqu’à ceux de la Présidence de la République. 

En outre, nous ne pouvons pas admettre la compromission des principes démocratiques qui régissent le procès pénal, ainsi que les opérations médiatiques et les fuites sélectives, qui visent à détruire les réputations e à interférer dans le débat politique, en plus de provoquer des tensions au sein de l’opinion publique afin de légitimer ces opérations.

Nous ne pouvons pas accepter l’infléchissement du principe démocratique au moyen d’un impeachment sans fondement juridique. La constitution exige, en effet, la commission d’un crime de responsabilité qui doit être préalablement défini par la loi. Il n’en va pas ainsi de quelque décision politique liée à la satisfaction ou à l’insatisfaction de la gestion de l’exécutif. 

Le vote populaire choisit le Président pour un mandat de quatre ans, au final duquel il sera évalué. Même si l’on suppose que l’impeachment est une décision politique, cela ne lui retire point sa juridicité, c’est à dire son caractère de décision juridique conforme à la Constitution. L’approbation des lois ou l’édiction de décrets sont aussi des décisions politiques et ne peuvent, ainsi, aller dans un sens contraire à la Constitution. Affirmer que le jugement est politique ne peut pas signifier que la Constitution puisse être violée. La preuve de l’existence d’un crime est une condition de constitutionnalité de l’impeachment. Ainsi même à partir d’une analyse très légaliste du procès, la conclusion est que le crime de responsabilité ne s’impose pas.

La démocratie permet la divergence de point de vue sur le caractère des décisions politiques, mais l’ultime décision quant aux erreurs et succès, au sein d’un régime démocratique, repose sur le vote populaire. Même aux parlementaires élus par le peuple il n’est pas donné de pouvoir par la Constitution d’exclure le chef de l’exécutif, aussi élu par le suffrage, sur la base de dissensions politiques, mas à peine dans la stricte et exceptionnelle hypothèse de crime de responsabilité. 

Dans ce sens, nous voulons affirmer que la lutte quant à la préservation de la stabilité et le respect des institutions politiques passe part le respect du mandat populaire acquis au moyen du vote issu d’élections régulières.


Source : http://www.md18.org/#!CAMPAGNE-POUR-LA-LEGALITE-BRESIL/cjds/5718e6ab0cf25351a37d18e2

20 avr. 2016

Nous n'acceptons pas le coup d'Etat contre la démocratie et nos droits ! Nous allons vaincre le coup d'Etat dans la rue !


Appel à la lutte issu du site internet du MST Brésil : 


Ce 17 Avril, date commémorative du massacre de « Eldorado de Carajas », entre, une fois de plus, dans l'histoire de la nation brésilienne comme le jour de la honte. Tout cela parce qu'une majorité circonstancielle d'une chambre des députés entachée par la corruption a osé autoriser la destitution frauduleuse d'une Présidente de la République contre laquelle il ne pèse aucun crime de responsabilité.
Les forces économiques, politiques conservatrices et réactionnaires qui alimentent cette farce n'ont qu'un objectif : liquider les droits du travaill et les droits sociaux du peuple brésilien.
Ce sont les entités économiques, politiques comme Eduardo Cunha, roi au STF pour crime de corruption, les partis déroutés dans les urnes comme le PSDB, les forces extérieures du Brésil intéressées par le pillage de nos richesses et par la privatisation des entreprises d'état comme Petrobras et par la livraison du « Pré-sel » aux multinationales.
Ils le font avec l'aide de médias putschistes, dont le centre de la propagande idéologique est Rede Globo, sous la couverture d'une opération juridquo-politique ayant pour but l'attaque de certains partis et leadeurs en particulier.
Pour cela, le Front Brésil Populaire (Frente Brasil Popular) et le Front du Peuple Sans Peur (Frente Povo sem Medo) appelent les travailleurs et les travailleuses de la campagne et des villes, les forces démocratiques et progressistes, juristes, avocats, artistes, religieux à ne pas quitter la rue et à continuer le combat contre le coup d'Etat par toutes les formes de mobilisation dans et à l'extérieur du Pays. 
Nous allons maintenant faire pression sur le Sénat, instance qui jugera de la destitution de la présidente Dilma sous la direction du ministre Lewandowski du STF. La lutte continue contre le coup d'Etat et pour la défense de la démocratie et de nos droits obtenus par la lutte, en dénonçant un faux combat contre la corruption et une destitution sans crime de responsabilité.


Le Front Brésil Populaire (Frente Brasil Popular) et le Front du Peuple Sans Peur (Frente Povo Sem Medo) déclarent déjà qu'ils ne reconnaissent aucune légitimité au prétendu gouvernement Temer, fruit d'un coup d'Etat institutionnel, alors que la majorité de la Chambre approuve et valide cette destitution putschiste. 



Nous ne le reconnaitrons pas et lutteront contre un tel gouvernement illégitime, nous combattrons contre chaque mesure qu'il adoptera contre nos emplois et salaires, nos programmes sociaux, nos droits de travailleurs durement conquis et en défendant la démocratie et la souveraineté nationale.


Nous ne nous laisserons pas intimider par le vote majoritaire d'une Chambre remplie de corrompus compromis, dont le chef, Eduardo Cunha, roi du STF, a ainsi dirigé la farce de la destitution de Dilma.

Nous continuerons à lutter pour annuler le coup d'Etat, toujours en cours au Sénat Fédéral et faire progresser la démocratie dans notre pays, cela passe par une réforme profonde du système politique actuel, vraie manière de combattre réellement la corruption.


Dans l'histoire de la république, dans différents affrontements, les forces du peuple et de la démocratie ont souffert plusieurs revers, mais aussitôt après, ils ont obtenu la victoire. La même chose arrivera aujourd'hui : nous vaincrons le coup d'Etat dans la rue !

Ainsi, notre lutte continuera dès la semaine prochaine avec des blocages, des opérations, des occupations et la réalisation d'une grande Assemblée Nationale de la Classe des Travailleurs, le 1er Mai prochain.

La lutte continue ! Non à la régression ! Vive la démocratie ! 

Frente Brasil Popular
Frente Povo Sem Medo





18 Avril 2016 02h24

Provenant du site internet du MST :
http://www.mst.org.br/2016/04/18/nao-aceitamos-o-golpe-contra-a-democracia-e-nossos-direitos-vamos-derrotar-o-golpe-nas-ruas.html




18 avr. 2016



RASSEMBLEMENT PLACE DE LA REPUBLIQUE EN SOLIDARITE A LA DEMOCRATIE BRESILIENNE ET CONTRE LE COUP D'ETAT !

Quelques photos du rassemblement : 












Un hommage a aussi été rendu aux 21 sans terres assassinés lors du massacre de Carajas le 17 Avril 1996. 



Nao vai ter golpe ! Vai ter luta !
Il n'y aura pas de coup d'état ! Il y aura une lutte !

Pour suivre les prochains évènements :
- https://www.facebook.com/amissansterre/
- https://www.facebook.com/france.ameriquelatine/?fref=ts
- https://www.facebook.com/movimentodemocratico18demarco/?fref=ts






15 avr. 2016






SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE BRESILIEN CONTRE LE COUP D'ETAT ! 


20 ans après le massacre de 19 paysans à Eldorado das Carajas, Parà, Brésil, Hommage aux deux militants du MST assassinés la semaine dernière au Parana. 

Pour la défense de la démocratie au Brésil !
 Contre le coup d'Etat! 
Contre la haine et la violence dont sont victimes les mouvements sociaux populaires brésiliens ! 
Nous sommes solidaires! 

Rassemblement Place de la République, à Paris DIMANCHE 17 AVRIL 2016 à 15h

Comité des Amis du Mouvement des Sans Terre du Brésil, France Amérique latine, Cellule du PT à Paris, MD18

9 avr. 2016

Deux Sans Terre assassinés au Brésil : Halte à la violence contre les mouvements populaires

"Le comité des Amis du MST en France proteste vigoureusement contre la violence qui se développe en direction des militants des mouvements populaires, urbains et paysans. Ces derniers jours voient une escalade de haine et d'agressions, créant un climat propice au coup d'Etat rampant, et destiné à faire taire le mouvement pro-démocratie.

Nous dénonçons les menaces juridiques dont est l'objet le dirigeant Guilherme Boulos, du Mouvement des Travailleurs Sans Toit, MTST. A travers cette intimidation et cette menace, il s'agit d'une tentative d'empêcher les habitants des périphéries et leurs dirigeants, de s'exprimer démocratiquement et de s'organiser pour défendre leurs acquis sociaux.

Nous dénonçons l'attaque d'un campement du MST dans l'Etat du Rondonia, qui a été entièrement brûlé il y a quelques jours.

Nous dénonçons l'assassinat de deux militants du MST du campement Dom Tomas Balduino, dans l'Etat du Parana, hier jeudi 7 avril, par la police et des milices privées. Il s'agit d'une embuscade dans lequelles sont tombés une vingtaine de paysans du MST, provoquant la mort de deux personnes et blessant une dizaine d'autres.

Nous demandons que toute la lumière soit faite sur ces crimes et que les coupables soient jugés et punis.

 Les tenants du coup d'Etat contre les institutions brésiliennes et contre la démocratie ne reculent devant rien pour essayer d'arriver à leurs fins, à savoir reprendre le pouvoir et supprimer tous les acquis des 15 dernières années.
 
Le comité des Amis du MST exprime toute sa solidarité et son respect à Guilherme Boulos et au MTST, injustement criminalisés, toute sa solidarité au MST et à ses courageux militants, sa compassion pour les familles des victimes du campement Dom Tomas Balduino.


Pas une minute de silence pour nos morts, mais toute une vie de lutte!

Paris, le 8 avril 2016



8 avr. 2016

Massacre de Carajas : hommage aux 21 sans terres assassinés et 56 blessés le 17 Avril 1996. 20 années d'impunité !

Le 17 Avril prochain est le triste anniversaire du massacre de Carajas organisé par la police militaire de Parauapebas et de Maraba. 155 policiers encerclent les familles lors de leur marche vers Belem pour défendre leur droit à la terre sur la fazenda Macaxeira, proche de la ville de Eldorado dos Carajas, dans l'Etat du Para. L'enquête montrera qu'au moins 7 victimes ont été tuées de sang froid par des tirs dans la tête et la nuque. Le rapport du médecin légiste montre la violence des blessures infligées à la faucille dans le but de tuer. Deux responsables politiques ont été condamnés pour leur responsabilité dans ce massacre et libérés en 2012. Aucun des 155 policiers responsables du massacre n'a été inquiété.


Il est d'autant plus important de se rappeler de ce massacre que les violences contre le MST et les mouvements sociaux s'amplifient : un campement entièrement brûlé il y a quelques jours dans l'état du Rondonia, une embuscade contre un groupe de paysans sans terre organisée par la police et des milices privées durant laquelle deux paysans sont assassinés et 10 blessés le 7 Avril dernier, des menaces juridiques contre le dirigeant du Mouvement des Travailleurs Sans Toit.

Lien vers la vidéo réalisée par le MST en hommage aux victimes du massacre de Carajas :




Pas une minute de silence pour nos morts, mais toute une vie de lutte!

3 avr. 2016


COMMUNIQUE AMIS DES SANS TERRE FRANCE



Des menaces graves pèsent sur la démocratie brésilienne du fait de la radicalisation outrancière des mouvements et partis de droite et d'extrême droite,  conduisant à un climat de haine contre les classes populaires et leurs dirigeants, notamment Dilma Roussef et Lula, savamment entretenu par les médias dominants.

Le Comité des Amis du MST France apporte son soutien au Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST) et aux mouvements sociaux ruraux et urbains, dans leur mobilisation pour la défense de la démocratie, contre le coup d'Etat rampant qui vise à renverser l'ordre institutionnel résultant des élections.

Il souligne le grand esprit de responsabilité des dirigeants et militants populaires,notamment le MST, qui refusent de répondre par la violence aux provocations et aux insultes, organisant des marches pacifiques pour dire que le peuple ne veut pas de coup d'Etat.
MOBILISATIONS INTERNATIONALES CONTRE LE COUP D'ETAT AU BRESIL

Voici une liste des mobilisations, avec liens facebook, qui ont eu lieu en Europe, à l'appel du MST contre le coup d'état s'organisant actuellement au Brésil le 31 Mars dernier :

Berlin (Alemagne)
31/03: 19h - Pariser Platz
https://www.facebook.com/events/1794707547415247/ 
 
Barcelone (Espagne)
31/03: 18h - Plaça de Sant Jaume
https://www.facebook.com/events/954267841323084/   

Copenhague (Danemark)
31/03: 16h - Rådhuspladse
https://www.facebook.com/events/1267945199888719/ 

Montevideo (Uruguai)
31/03: 18h - Embaixada do Abril (Bulevar Artigas, 1394)

Munich (Alemagne)
31/03: 14h - Consulado Geral de Munique
https://www.facebook.com/events/1705901246331484/1709507682637507/ 

Londres (Angleterre)
31/03: 17h - Em frente a Embaixada Brasileira
14-16 Cockspur St
https://www.facebook.com/events/347223575402116/

Paris
31/03: 19h - Maison de l´Amérique latine
https://www.facebook.com/events/1649103942019535/ 

México (México)
31/03: 17h30 - Fuente en Frente del Centro Cultural Brasil México - San Francisco 1220 Col Del Valle Centro -Metrobús Ciudad de los Deportes
https://www.facebook.com/events/1036349339760008/ 

Santiago de Chile
17h - Embaixada do Brasil no Chile
https://www.facebook.com/events/862704053852633/ 

Brésil. La droite se déchaîne contre les conquêtes sociales.


issu du site internet de l'humanité: http://www.humanite.fr/bresil-la-droite-se-dechaine-contre-les-conquetes-sociales-602830


Rassemblements spectaculaires, opérations de police à fins médiatiques, attaques sans retenue... La droite brésilienne, menacée dans ses privilèges, se déchaîne pour parvenir à la destitution de la présidente Dilma Rousseff. Hantée par le spectre du retour de Lula da Silva, l’opposition instrumentalise la justice autour de l’affaire Petrobras, qui a éclaboussé l’ancien chef de l’État.
Stupéfiante image que celle du Brésil qui nous est régulièrement décrite par une grande majorité de médias ! Le géant d’Amérique latine est sur le point de s’embraser, les manifestants se comptent en millions, qui arpentent les artères des grandes villes, arborant tee-shirts et banderoles pour dénoncer d’immenses scandales de corruption autour du groupe pétrolier d’État Petrobras, impliquant jusqu’à la présidente, Dilma Rousseff, ainsi que son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva, tous deux pris quasiment la main dans le sac, si l’on en croit les commentateurs, et trahis par des conversations téléphoniques révélées par un juge en charge du dossier, le désormais célèbre Sergio Moro, proclamé héros du « peuple » dans la rue. Deux heures à peine après la nomination de Lula comme chef de cabinet de la présidente, il rend public ce qui est supposé être un « arrangement » conclu de vive voix pour soustraire ce dernier à la justice, lui éviter de répondre des faits de corruption et blanchiment d’argent dont il est fortement soupçonné au point de justifier perquisition et garde à vue largement médiatisées… Et c’est aussi un juge qui aura dans la foulée l’audace, nous dit-on, d’un superbe et inédit coup d’éclat : la suspension de la nomination de Lula au poste de ministre !
Peu importe que les juristes entrent ainsi de plain-pied dans une bataille politique, ils ont l’étoffe de sauveurs du pays, qui se trouve entre les mains d’un pouvoir rongé par la corruption. Peu importe aussi qu’ils aient fait ouvertement le choix d’un camp, celui de la droite, qui tente rageusement de faire barrage à un retour de Lula père, entre autres, de la « Bolsa Familia » – littéralement « bourse familiale », un programme social qui vise à donner un revenu aux plus pauvres et qui a sorti quelque 36 millions de Brésiliens de la pauvreté.

Blancs, riches, libéraux sur le pavé

« L’opération Lavage rapide (nom de l’enquête autour de Petrobras – NDLR) avait un objectif clair : faire que Dilma ne puisse plus se maintenir et annuler les velléités de Lula pour les élections de 2018 », affirme l’avocat Marilson Santana, cité par l’AFP. « Il n’y aura pas de coup d’État ! » ont scandé pour leur part le 17 mars les 277 000 militants et sympathisants de gauche, selon la police, dans 55 villes. Sans doute, une fraction très mimine de la grande majorité, restée silencieuse jusque-là devant les rassemblements spectaculaires, étrangement animés, dans une ambiance carnavalesque, avec chars et musique, qui ont défrayé la chronique une semaine durant pour réclamer le départ de Dilma Rousseff, accusée d’avoir maquillé les comptes publics pour se faire réélire en 2004.
Mais qui sont ces Brésiliens fiévreusement mobilisés ? C’est la face cachée de l’iceberg. « Parmi les quel­que 3,5 millions de manifestants du 13 mars, l’immense majorité était blanche. Et pourtant, depuis 2011, plus de la moitié de la population brésilienne, soit 110 millions de personnes, est noire. Autre détail : 77 % des personnes qui participaient aux manifestations jouissaient d’un niveau d’éducation largement supérieur à celui de la population brésilienne. Et 40 % recevaient un salaire 10 fois supérieur au salaire brésilien moyen », constatent sur le blog du bureau du Brésil (geopolis.francetvinfo.fr/bureau-bresil) les journalistes Fanny Lothaire et Marie Gentric, présentes à Rio. Pas de Noirs, pas de pauvres non plus, donc, dans les rangs des manifestants ! « À l’exception, bien entendu, des employés domestiques, des vendeurs ambulants et des employés de la police militaire. Les cris de colère étaient ceux d’une élite, la voix d’une minorité », concluent-elles. Mais pas seulement. Ces déferlements d’une supposée majorité répandent en réalité un discours de mépris, voire de haine à l’égard des pauvres. « Ils passent leur temps à boire de la pinga (rhum brésilien – NDLR) et à faire des enfants. Personne ne veut travailler », persifle une manifestante de São Paulo. « 100 % anticommunisme », lisait-on sans surprise sur certains tee-shirts. « L’élite perçoit le gouvernement comme une menace pour ses privilèges. En réalité, elle n’est pas concernée par la moralité ou l’honnêteté, elle a toujours été dirigée par un gouvernement corrompu », dénonce un militant pour les droits de l’homme dans la région de Bahia cité par les deux journalistes.

Un retournement de tendance

Non, « l’ensemble du pays n’est pas favorable à la destitution de Dilma Rousseff », confirme pour sa part Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du « Monde diplomatique » et auteur des « Enfants cachés du général Pinochet » (Éditions Don Quichotte). La corruption est effectivement « un phénomène qui touche l’ensemble des pays d’Amérique latine, qu’ils soient gouvernés par la droite ou par la gauche. Aujourd’hui, c’est le Parti des travailleurs qui est mis en accusation, mais en réalité, toutes les formations importantes du pays sont impliquées », note-t-il. Formules courantes, semble-t-il, les surfacturations permettent de drainer des financements vers les partis. « Mais, dans le cas de Lula, on n’a pas affaire à de l’enrichissement personnel », précise-t-il. Ce dernier « avait d’ailleurs été nommé “homme de l’année” en 2004 par de nombreux médias, dont “le Monde” pour ce qui concerne la France », rappelle Maurice Lemoine. « La raison de ce retournement de tendance est très simple. À un moment, on avait besoin, face à Chavez, d’un président de gauche “respectable”, “acceptable”, on a donc fait de Lula une icône. Aujourd’hui où Chavez a disparu, où le Venezuela est en difficulté, on n’a plus besoin de Lula. »

Le double objectif de la droite

Au Brésil, c’est bel et bien la droite qui est à l’assaut d’un pouvoir de gauche considérablement affaibli par les affaires. Elle surfe sur une dynamique régionale en sa faveur : « La défaite du Parti socialiste unifié (PSUV), au Venezuela, en décembre 2015, une certaine victoire de la droite en Bolivie qui a réussi à empêcher la réforme de la Constitution pour que Morales ne puisse pas se représenter, la victoire de la droite en Argentine… on a là évidement une conjoncture qui fait que la droite se déchaîne », explique Maurice Lemoine.
Fait pour le moins significatif d’une bataille politique qui instrumentalise la justice, le juge de Brasilia qui a pris l’initiative de suspendre la nomination de Lula au gouvernement battait le pavé avec les manifestants anti-Rousseff. Les dés sont ainsi pipés. Les rassemblements carnavalesques qui tentent d’ébranler le pouvoir ont en réalité un double objectif : parvenir à la destitution de Dilma et surtout faire barrage aux conquêtes sociales. La droite a certes gagné des batailles, mais pas encore la guerre contre l’immense majorité de Brésiliens pauvres qui se revendiquent de la « Bolsa Familia ».