Susana BLEIL - article paru en Juin 2005 dans la revue Réseaux
Quiconque se penche sur l’étude de l’action collective a affaire à un « objet » qui s’est auparavant auto-constitué sous une forme visible et intelligible. En ce sens, la question de la visibilité semble indissociable de l’action collective : pour exister, une action collective a dû construire sa visibilité, à la fois pour les acteurs qui y participent directement et pour les publics plus larges qui assistent à sa manifestation. L’action collective ou la mobilisation des citoyens est souvent une manière de rendre visible à un public le caractère inacceptable des situations dénoncées. Il faut tout d’abord que ces situations soient connues, puis reconnues comme méritant qu’on s’y dévoue. Il s’agit d’un processus visant à attirer l’attention d’un public sur un malaise qui pouvait exister précédemment mais qui n’était pas ressenti comme tel. L’action collective trouve sa légitimité à mesure qu’elle parvient à démontrer, par le bien-fondé des revendications, que la situation en question doit non seulement être transformée mais aussi que cette transformation est possible. Lire la suite
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