mouvement sans terre

18 sept. 2010

Travail forcé: une experte de l'ONU dénonce "l'impunité" au Brésil

GENEVE, 14 sept 2010 | La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines d'esclavage, Gulnara Shahinian, a exprimé mardi devant le Conseil des droits de l'homme son inquiétude au sujet du travail forcé au Brésil et "l'impunité" des coupables.


AFP | 14.09.2010 | 15:58

La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines d'esclavage, Gulnara Shahinian, a exprimé mardi devant le Conseil des droits de l'homme son inquiétude au sujet du travail forcé au Brésil et "l'impunité" des coupables.


"L'impunité dont jouissent les propriétaires fonciers, les sociétés internationales ou locales et les intermédiaires, comme les "gatos" (surnom en portugais des intermédiaires), menace les actions exemplaires" menées par le Brésil pour lutter contre le travail forcé, indique l'experte dans un rapport.

Pour rédiger ce document, Gulnara Shahinian s'est rendue au Brésil du 17 au 28 mai 2010. Elle a constaté que le travail forcé existait dans les villes, essentiellement dans l'industrie textile, mais également dans les zones rurales, notamment chez les éleveurs de bétail.
"Les victimes sont principalement des hommes et des garçons de plus de 15 ans".

"Les victimes se voient obligées de travailler pendant de longues heures, en étant peu payées ou pas du tout. Elles sont menacées ou subissent des violences physiques, psychologiques et parfois sexuelles".

Le Brésil a officiellement aboli l'esclavage en 1888, mais de nouvelles formes d'esclavage se sont développées, certains entrepreneurs profitant de la pauvreté dans laquelle vit une partie de la population, prête à travailler dans n'importe quelles conditions pour rembourser les dettes qu'on leur a souvent fait contracter de manière frauduleuse.

La semaine passée, les autorités brésiliennes ont libéré 95 personnes qui travaillaient dans des plantations de canne à sucre dans des conditions proches de l'esclavage.

Le Brésil a libéré 5.266 travailleurs forcés en 2008, mais ces derniers seraient "quatre à cinq fois plus nombreux", selon le Mouvement des travailleurs sans terre (MST).

Environ 40.000 personnes vivant dans les zones rurales au Brésil sont victimes du travail forcé, selon un rapport de 2008 de l'Organisation internationale du travail (OIT). 

Depuis 2003, Le Brésil publie une "liste sale" d'entreprises qui ont été mises en causes dans des affaires de travail forcé. En mai 2010, cette liste comptait 165 noms.

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